En route sur L’Astrolabe

Tous les expéditionnaires prévus ont pu être acceptés après trois semaines de quarantaine, à bord de l’Astrolabe, une autre partie de l’équipée est partie par avion vers la Base de Mario Zucchelli pour ensuite rejoindre Concordia ou bien la base Dumont d’Urville.

Nous avons pris pieds à bord de l’Astrolabe jeudi 7 novembre, chaleureusement accueillis par l’équipage de la Marine Nationale qui est à nos petits soins.

Après les formalités d’usage, nous avons mis nos bagages dans nos cabines composées de deux fois deux lits superposés, d’une petite douche avec un lavabo et de toilettes séparées.

Le navire n’ayant que trois ans, l’ensemble est accueillant et confortable.

Dès le jeudi après-midi le matériel de secours nous a été présenté: combinaison étanche, matériels de survie, radeaux gonflabes ainsi que les deux modules de survie étanches pouvant accueillir chacun 32 personnes.

Vendredi et samedi la procédure a été reprécisée et un exercice incendie a a été effectué par l’équipage. Nous avons quitté Hobart vendredi matin pour faire le plein de fuel à 20mn de navigation dans la baie, en fin d’après-midi, le commandant a jeté l’ancre plus loin au sud à l’abri d’ilôts afin de laisser passer la tempête sur l’océan pour protéger matériel et passagers.

Notre véritable départ a donc commencé dimanche 8 novembre à 9h00 locale. La houle d’abord tranquille a laissé place à plus de mouvements en milieu d’après-midi, ce qui a obligé nombre de passagers à trouver refuge sur leur banette. Ce fût mon cas, mais je persiste, étant un des rares à ne prendre aucun complément médicamenteux contre le mal de mer. La nuit fut…longue, l’Astrolabe roulait mais beaucoup moins que l’ancien et surtout il tanguait avec parfois sa proue qui devait sortir de l’eau et qui venait taper ensuite sur la surface avec une onde de choc qui se propageait tout le long de la coque du navire comme s’il se tordait en deux.

Ce lundi matin 9 novenbre 2020 est plus calme, la houle de cinq mètres a laissé place à une houle plus mesurée mais au moment où j’écris ces lignes à 16H30, l’océan semble recommencer…à s’éveiller où bien est-ce la pièce de réunion où se trouve les ordinateurs de liaison qui, haut perchée, donne cette sensation… de flottement si j’ose dire.

Des albatros flirtent avec la surface de l’océan avec une facilité qui laisserait dubitatifs les plus grands pilotes de voltige aérienne.

Des dauphins ont fait une brève apparition dimanche matin au sortir de la baie mais ils s’ent sont allés assez vite trouvant probablement que ce navire n’était pas assez joueur pour eux.

Il est prévu que nous arrivions dans le pack vendredi et à Dumont d’Urville ce dimanche mais là encore l’Antarctique, continent de tous les imprévus, fait parfois déjouer les meilleurs pronostics de marins chevronnées donc il me faut conclure: au mieux ce sera dimanche prochain.

A bientôt.

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